Reporters Without Borders
Press release 26 January 2007 ERITREA On eve of African Union summit, UN secretary-general urged to intercede on behalf of press freedom in Eritrea On the eve of the African Union summit on 29-30 January in the Ethiopian capital of Addis Ababa, Reporters Without Borders today urged the new United Nations secretary-general, Ban Ki Moon, to make an official protest to the Eritrean government about the arbitrary imprisonment of journalists and the total absence of press freedom in Eritrea since 2001. “As Ban said he is making the defence of human rights and Africa one of his priorities, we call on him not to remain indifferent to the hell that most Eritrean journalists have to live every day,” the press freedom organisation said. “It would be incomprehensible if, on the eve of the African Union summit in Addis Ababa, he did not publicly condemn the unacceptable behaviour of President Isaias Afeworki and his government towards the press.” According to information obtained by Reporters Without Borders, at least three state media journalists are currently detained in Asmara, while another 13 journalists have been held incommunicado since 2001. At least three of the latter may have died in the course of the past two years at a detention centre in the northeastern locality of Eiraeiro. Temesghen Abay of Radio Dimtsi Hafash ‘s Tigrinya-language service, Getachew Asfaha of Eri-TV ‘s Amharic-language service and Asmerom Berhe of Eri-TV ‘s Tigrinya-language service are currently held at No. 5 police station in the capital, Asmara. Abay is one of the state media journalists who was picked up in a wave of arrested that began on 12 November 2006. Asfaha was arrested in early December. Berhe was arrested during the week of 18-22 December. The reasons for these arrests are not known. Paulos Netabay, the editor of the governmental daily Haddas Eritrea , was also arrested in late November. The information obtained by Reporters Without Borders about his current situation is contradictory. He interviewed President Isaias on Eri-TV on 1 January but it is possible that he is still being kept in detention and is being forced to go to work. All of the other journalists arrested in November – presenter Senait Tesfay of Eri-TV’s Tigrinya-language service, Paulos Kidane of Eri-TV’s Amharic-language service and Radio Dimtsi Hafash, Daniel Mussie of Radio Dimtsi Hafash’s Oromo-language service, Yemane Haile of the Eritrean News Agency (ENA), presenter Fathia Khaled of Eri-TV’s Arabic-language service and Amir Ibrahim of Eri-TV’s Arabic-language service – were released on bail after being held for several weeks. They were initially held at the “Agip,” a police detention centre located opposite the presidential palace. Subsequently, they were taken to the underground prison at the No. 5 police station, where they were beaten until they gave the passwords to their e-mail accounts. Since their release, they have been followed, their phones have been tapped, they have been forced to go back to work and they have been expressly forbidden to leave Asmara. One of the journalists arrested in November, Ahmed “Bahja” Idris of Eri-TV’s Arabic-language service, was released and then re-arrested at the Sudanese border when he tried to leave the country at the end of December. He was initially held at an unknown location, and Reporters Without Borders feared for his safety as the Eritrean authorities are known for brutally mistreating people who try to flee the country. It seems, however, that he has since been released again. Several sources told Reporters Without Borders that all these arrests could have been prompted by the recent defection of several prominent state media journalists, which particularly irked the government. They were probably arrested on suspicion of staying in contact with the defectors or planning to flee the country themselves, the sources said. ————– ERYTHREE Sommet de l’Union africaine : Reporters sans frontières appelle le secrétaire général de l’ONU à intervenir d’urgence en faveur des journalistes d’Asmara A l’occasion du sommet de l’Union africaine (UA), à Addis-Abéba (Ethiopie), les 29 et 30 janvier 2007, Reporters sans frontières appelle le nouveau secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, à protester officiellement auprès des autorités érythréennes contre les incarcérations arbitraires de journalistes et l’absence totale de liberté d’expression dans le pays depuis 2001. “Puisque Ban Ki-moon a annoncé qu’il faisait de la défense des droits de l’homme et de l’Afrique l’une de ses priorités, nous l’appelons à ne pas rester insensible face à l’enfer quotidien que vivent la plupart des journalistes érythréens. A la veille du sommet de l’Union africaine à Addis-Abéba, il serait incompréhensible que Ban Ki-moon ne proteste pas publiquement contre le comportement intolérable du président Issaias Afeworki et de son gouvernement vis-à-vis de la presse”, a déclaré l’organisation. Selon les informations obtenues par Reporters sans frontières, au moins trois journalistes des médias publics sont actuellement détenus à Asmara, venant s’ajouter aux treize professionnels des médias maintenus au secret depuis septembre 2001, et dont au moins trois pourraient avoir trouvé la mort en 2005 et 2006 dans le centre de détention d’Eiraeiro (Nord-Est). Temesghen Abay, journaliste du service en tigrinya de la station publique Radio Dimtsi Hafash , Getachew Asfaha, du service en amharique de la chaîne publique Eri-TV, et Asmerom Berhe, du service en tigrinya de Eri-TV, sont actuellement détenus au commissariat de police n°5 de la capitale. Si Temesghen Abay avait été concerné par la vague d’arrestations qui a commencé le 12 novembre 2006 au sein des médias d’Etat, Getachew Asfaha a pour sa part été interpellé début décembre et Asmeron Berhe dans la semaine du 18 au 22 décembre, sans que l’on connaisse exactement le motif de ces mesures. Paulos Netabay, rédacteur en chef du quotidien gouvernemental Haddas Eritrea, a également été arrêté fin novembre 2006. Les informations recueillies par Reporters sans frontières sur sa situation actuelle sont contradictoires. Le 1er janvier 2007, il a conduit une interview du président Issaias Afeworki sur Eri-TV, mais il n’est pas certain qu’il ne soit pas conduit en détention après avoir été forcé de se rendre sur son lieu de travail. Tous les autres “prisonniers de novembre” ont été relâchés sous caution. Senait Tesfay, animatrice du service en tigrinya de Eri-TV, Paulos Kidane, du service en amharique de Eri-TV et de Radio Dimtsi Hafash, Daniel Mussie, du service en oromo de Radio Dimtsi Hafash, Yemane Haile, de l’agence gouvernementale Eritrean News Agency (ENA), Fathia Khaled, animatrice du service en arabe de Eri-TV, et Amir Ibrahim, journaliste du service en arabe de Eri-TV , ont ainsi été libérés après quelques semaines de détention. Ils ont d’abord été incarcérés à “Agip”, un centre de détention de la police, situé face à la présidence. Transférés ensuite dans la prison souterraine du commissariat de police n°5, ils ont été battus jusqu’à ce qu’ils livrent les mots de passe de leurs comptes de courrier électronique. Depuis, ils sont suivis et leurs téléphones placés sur écoutes. Ils ont été contraints de retourner à leur travail. Interdiction formelle leur est faite de quitter la ville d’Asmara. L’un d’eux, Ahmed “Bahja” Idriss, du service en arabe de Eri-TV, avait été relâché mais a de nouveau été arrêté fin décembre à la frontière avec le Soudan, alors qu’il cherchait à quitter le pays. D’abord transféré vers un lieu de détention inconnu, Reporters sans frontières craignait pour son intégrité physique, étant donné le traitement brutal réservé par les autorités érythréennes à ceux qui tentent de fuir le pays. Ahmed “Bahja” Idriss aurait depuis été remis en liberté, sans que l’on puisse confirmer cette information avec certitude. Selon plusieurs sources interrogées par Reporters sans frontières, tous pourraient avoir été arrêtés suite à la défection récente de plusieurs journalistes célèbres des médias publics, qui a singulièrement irrité le gouvernement. Les autorités les aurait arrêtés parce qu’ils étaient suspectés d’être restés en contact avec les fugitifs ou de chercher à fuir eux-mêmes. __________________________________________ Leonard VINCENT Bureau Afrique / Africa desk Reporters sans frontières / Reporters Without Borders 5, rue Geoffroy-Marie 75009 Paris, France Tel : (33) 1 44 83 84 76 Fax : (33) 1 45 23 11 51 Email : afrique@rsf.org / africa@rsf.org Web : www.rsf.org
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